Vildan Bahar Tuncay

Géographie, 3e cycle, Université Laval

Conjuguer le développement endogène avec l’autonomie territoriale autochtone : le cas des Kunas (Panama)

Les Autochtones Kunas sont situés dans l’archipel de San Blas au nord-est du Panama. Sous les administrations successives, espagnole (de la Grande Colombie) et colombienne, les Kunas ont toujours disposé d’une autonomie politique et territoriale considérable. 

Historiquement, les Kunas disposent d’une autonomie territoriale considérable relativement aux autres groupes autochtones de l’Amérique latine. Cette autonomie s’inscrit dans le cadre du système panaméen de comarcas qui se réfère à une forme particulière de gouvernement autochtone semi-autonome sous la juridiction du gouvernement national. Au-delà d’être un acquis historique, cette autonomie a été créée et préservée, entre autres, par des stratégies de développement endogène empêchant les acteurs économiques nationaux de s’établir et de s’implanter sur le territoire kuna. L’autonomie kuna s’applique également au contrôle des ressources touristiques convoitées par les autorités étatiques. Malgré diverses tentatives du gouvernement pour exercer une mainmise sur les activités touristiques devant l’intérêt grandissant des investisseurs étrangers, les Kunas ont réussi à empêcher l’implantation d'infrastructures touristiques étrangères sur leur territoire par la promulgation par le Congreso general kuna, en 1996, d’un décret interdisant les investissements étrangers dans le secteur touristique.

La communication vise à étudier les défis de conjuguer le développement endogène avec la volonté de préserver les acquis en matière d’autonomie territoriale chez les Autochtones Kunas du Panama. Sous forme d’étude de cas, la communication portera sur la gestion des ressources présentant un potentiel touristique. 

L’étude de cas retient la gestion des ressources naturelles (présentant un potentiel touristique) parmi les principes de développement endogène tels que définis en sciences sociales soit l’autonomie, la participation, la solidarité, l’éducation, les potentialités et les capacités existantes dans un territoire. Une attention particulière est accordée à la gestion des ressources naturelles. Outre la collecte documentaire sur les approches sur le développement endogène, notre étude prend également appui sur des observations et des entrevues réalisées par l’étudiante au Panama en 2011. 


Biographie

Vildan Bahar Tuncay est candidate au doctorat en sciences géographiques à l’Université Laval. Sa thèse porte sur les identités autochtones de la région littorale de l’Équateur. Elle détient un baccalauréat en études hispaniques, une maîtrise en science politique et un certificat en anthropologie sociale et culturelle à l’Université Laval. Dans le cadre de ses études, elle a réalisé de nombreux voyages académiques et stages en Amérique latine, notamment en Équateur, en Colombie, au Pérou, au Mexique et au Panama.