Marie Michèle Grenon
Anthropologie, 3e cycle, Université Laval
L’internationalisme cubain comme alternative à l’humanitarisme néolibéral?
L’objectif de cette présentation est de comparer l’idéal-type de l’intervention humanitaire néolibérale avec l’internationalisme cubain. Pour gérer les nouvelles urgences complexes qui émergent au lendemain de la Guerre froide, un nouveau mode d’action caractérisé par l’incorporation de l’aide humanitaire aux opérations de maintien de la paix fait son apparition. Ce nouveau mode d’action international, qualifié par certains d’intervention néolibérale, serait devenu prédominant de nos jours. Il est donc pertinent de se questionner sur le caractère hégémonique de ce type d’intervention et sur l’existence d’alternatives. Cette présentation se base sur les résultats d’une recherche de maîtrise qui consistait à l’étude de l’internationalisme cubain dans la mesure où il s’agit de ce qui se fait de plus particulier dans le domaine. L’élaboration de la logique de l’action cubaine marque une certaine nouveauté puisque celle-ci n’a pas encore été établie par les chercheurs. Les résultats de cette enquête de terrain conduite à Cuba permettent d’élaborer un modèle idéal-typique pour comparer ces deux formes d’intervention.
D’abord, la définition et la caractérisation de l’intervention néolibérale seront analysées à partir des études réalisées par les auteurs post-foucaldiens. Ensuite, l’idéal-type du modèle d’intervention cubain sera caractérisé. Enfin, une comparaison critique sera présentée ce qui permettra de déterminer si l’humanitarisme cubain s’inscrit ou non dans la norme néolibérale ou si, au contraire, elle présente une alternative à celle-ci. Au terme de l’analyse, il sera possible de confirmer le caractère distinct de l’internationalisme cubain et de proposer une réflexion sur la contribution que pourrait apporter ce mode d’action international.
Mots-clés: aide humanitaire, Cuba, internationalisme, coopération Sud-Sud, action internationale.
Biographie
Dans le cadre de son mémoire de maîtrise réalisé au département d’Études internationales de l’Université de Montréal, Marie Michèle Grenon s’est intéressée aux missions humanitaires cubaines à l’étranger. Actuellement étudiante au doctorat à l’Université Laval, elle poursuit ses recherches en anthropologie du développement en se penchant plus spécifiquement sur les projets d’alphabétisation internationaux incluant les campagnes cubaines.