Sara Savoie

Agroforesterie, 2e cycle, Université Laval

Contribution de l'agriculture et de la foresterie urbaine à l'adaptation des ménages aux inondations dans la banlieue Nord de Dakar 

À l’instar de plusieurs localités côtières de l’Afrique de l’Ouest, Yeumbeul Nord souffre d’inondations récurrentes. Située dans la banlieue nord de Dakar, cette commune d’arrondissement de la ville de Pikine s’est développée dans une zone dépressionnaire à fort risque d’inondations. La présence d’un bâti dense et non-adapté en zone inondable contribue d’autant plus aux dommages que subissent les populations de la commune. 

Dans ce contexte, l’Institut Africain de Gestion Urbaine, ONG internationale spécialisée en aménagement urbain, a mis sur pied un projet de recherche intitulé « Inondations dans la banlieue de Dakar : vers une adaptation par les améliorations du bâti, des infrastructures et de la gouvernance locale pour réduire la vulnérabilité des actifs des ménages et des communautés ». Un volet de ce projet est consacré à la contribution de l’agriculture et de la foresterie urbaine (AFU) à l’adaptation des populations aux inondations. Réalisée à l’automne 2013 en collaboration avec l’École Nationale Supérieure d’agriculture de Thiès (ENSA), cette étude tente de mettre en évidence l’influence de l’AFU sur la croissance résidentielle et la colonisation des zones inondables, sur la consommation et l’infiltration des eaux d’inondations et enfin sur la génération de revenus utilisés dans l’adaptation aux inondations. 

Le cadre conceptuel de la recherche prend appui sur le cadre d’analyse de l’adaptation par les actifs développé par Moser (2010). La méthodologie utilisée est celle d’une recherche-action participative. Des enquêtes ont été menées par l’ENSA en 2013 auprès de 21 exploitants agricoles de la commune et seront bonifiés d’une série d’entretiens complémentaires au cours des mois de novembre et de décembre 2013. 

Il est attendu que cette recherche mette en évidence la contribution de l’AFU à la résilience des populations aux inondations et fournisse des recommandations concrètes pour l’intégration de pratiques d’AFU  dans le prochain plan communal d’adaptations aux inondations. Au-delà de leur portée locale, les résultats pourront être d’intérêt pour nombre d’autres localités sahéliennes souffrant du phénomène d’inondations récurrentes ou vulnérables à ce risque dans le contexte actuel des changements climatiques. 


Biographie

Après avoir complété des études en géographie et en développement rural intégré, Sara Savoie a poursuivi des études agroforesterie. Elle s’intéresse particulièrement aux déterminants de l’adoption de pratiques agroforestières et à la création de cadres institutionnels favorables au développement de l’agroforesterie. Elle a pu travailler sur ces questions au sein de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Rome et de l’Institut Africain de Gestion Urbaine (IAGU) à Dakar.